La France analyse « toutes les options » au sujet des jihadistes français incarcérés par les Kurdes en Syrie, et notamment un retour en France, à la suite l’annonce du départ des militaires américains présent dans le pays, a déclaré en début de semaine le ministère français des Affaires étrangères.

« Compte tenu de l’évolution de la situation militaire dans le nord-est syrien, des décisions américaines, et afin d’assurer la sécurité des Français, nous examinons toutes les options pour éviter l’évasion et la dispersion de ces personnes potentiellement dangereuses », a indiqué la porte-parole du ministère durant une interview.

« Si les forces qui ont la garde de combattants français prenaient la décision de les expulser vers la France, ceux-ci seraient immédiatement remis à la justice », a indiqué Agnès von der Mühll sans détail supplémentaire.

Pour le moment, il n’y a pas de décision officielle d’annoncée par le gouvernement concernant ce cas particulier.

On dénombre à peu près 130 hommes, femmes et enfants qui sont incarcérés par les Forces démocratiques syriennes, une coalition arabo-kurde qui combat l’organisation jihadiste État islamique (EI) au côté de la coalition internationale antijihadiste dirigée par les États-Unis, d’après des sources françaises concordantes.

Jusqu’à présent, le pays n’a jamais imaginé que les enfants retenus avec leurs mères soient de retour en France. Le gouvernement pensait que les combattants et leurs femmes soient jugés et incarcérés sur place.

Mais avec la perspective d’un retrait américain, les zones kurdes pourraient être la cible d’une offensive turque ou revenir dans le giron du régime de Damas, laissant craindre une dispersion des jihadistes étrangers.

Dans ce genre de situation, Paris envisage alors leur rapatriement et leur incarcération en France afin d’éviter tous risque d’attentat en France.

« Ces personnes ont volontairement rejoint une organisation terroriste, qui combat au Levant, a commis des attentats en France et continue de nous menacer », a souligné la porte-parole.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a également indiqué en début de semaine que des jihadistes français détenus en Syrie seraient « libérés » après le retrait américain et voudraient revenir en France.

« Les Américains se désengagent de Syrie. Il y a actuellement des gens qui sont en prison et qui sont tenus parce que les Américains sont là et qui vont être libérés. Ils vont vouloir revenir en France », a déclaré le ministre sur BFMTV.

D’après M. Castaner, les Français qui pourraient être libérés à la faveur du retrait américain seront « immédiatement » remis à la justice s’ils reviennent en France.

Durant la fin d’année 2018, les États-Unis ont déclaré le retour aux USA des 2.000 soldats qui sont à l’heure actuelle présents sur le territoire syrien pour combattre l’organisation jihadiste l’État islamique.

« Ce sont des Français avant d’être des jihadistes. Certains sont déjà revenus, nous les mettons en prison, nous les connaissons. Ceux qui reviendront, s’ils devaient revenir, seront mis en prison », a assuré M. Castaner.

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